Le dernier jour des vacances, mon smartphone est tombé dans la piscine de l’hôtel.
Une piscine tellement belle que les gens, très nombreux, y font des selfies plus qu'ils ne s'y baignent.
Ironiquement, je n’étais pas dans l’eau. Je ne me prenais pas en photo. Je réfléchissais plutôt au rôle, omniprésent, des smartphones dans notre vie et à ce réflexe désormais si courant de dégainer son appareil pour fixer les images de ce qui nous paraît digne d'intérêt. Ne sommes nous pas désormais comme les japonais d'il y a 20 ans, qu'on caricaturait l'appareil photo rivé sur l'oeil ? Serions nous devenus plus soucieux de conserver, voire de diffuser, des images de notre vie, plutôt que de la vivre ?
Puis, je me suis levée et mon téléphone a glissé de mes genoux au fond de la piscine, engloutissant les dizaines de photos prises au cours de ce beau voyage.
Mes souvenirs de vacances. Irrécupérables.
Colère, tristesse, frustration... c'est fou comme on s'attache à ses photos de vacances !
Alors, j'ai essayé de me souvenir de tous ces instants capturés par le téléphone et que je pensais avoir perdus pour toujours. Je me suis étonnée de la facilité, inhabituelle, avec laquelle je les sentais revivre en moi.
Le sourire radieux de ma fille se baignant dans l'eau turquoise, la chaleur enveloppante d’un magistral coucher du soleil, le regard désabusé d'un singe à la bouille improbable, les innombrables petites boules de sable si douces et si parfaitement façonnées par les crabes.... et tant d'autres moments encore très présents en moi.
Cette année, j’avais décidé de faire des photos « en pleine conscience » : capturer ces instants certes, mais non sans les avoir éprouvés, profondément, avec tous mes sens, les fixer en moi avant d'en fixer l'image sur mon téléphone. L'envie de faire une photo étant comme un signal à ressentir encore plus intensément cet instant, avant de laisser mon attention se détourner, de mettre l'appareil entre nous et de sortir de la magie de l'instant vécu. Est ce la raison pour laquelle ces souvenirs sont encore si vivaces ? Est-ce pour cela que la perte de ces photos se digère - presque- facilement ?
La douceur et l’exotisme de ces vacances m’ont certainement aidée à cultiver cette attention à l'instant présent. C’est évidemment beaucoup moins facile au quotidien, lorsque la routine revient, que la pression remonte, que le temps se fait rare ... et que les automatismes se réinstallent.
Et pourtant s’offrir chaque jour ces «mindful moments» n’est-ce pas aussi cela se sentir en vie ? Rien d’extraordinaire à vivre. Juste les vivre, pleinement.
A l'approche de cette rentrée, vous trouverez ici un article paru dans la très sérieuse Harvard Business Review, quelques astuces pour nous inviter à mettre de la conscience dans une journée, même très chargée !
Et si vous avez envie de vous poser un peu plus longtemps, les activités proposées par Être, au présent reprennent dès la semaine prochaine - le programme est ci dessous. Au plaisir de nous retrouver et pratiquer ensemble, je vous souhaite une très bonne rentrée.
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